Résumé :
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«À la Roche, la vie m'arrivait comme on jette du grain aux poules : au petit bonheur la chance. Parfois il me prenait d'irrésistibles envies de m'allonger à plat ventre au milieu des prés, les bras en croix, de caresser l'écorce des arbres, sentir sous ma paume la sensuelle vibration de leur âme, ou contempler la profondeur des craus sous la fine couche de lentilles délicates, en attendant que le génie des eaux veuille bien se manifester sous la forme d'une grenouille, ou plutôt d'une guernouille, comme disait le patois de Coublanc. Je devenais alors le bredin, le pauvre garçon auquel il manque une case et qu'on observe en hochant la tête tout en levant les yeux au ciel. Dans ces moments-là, je sentais les nuages défiler à toute berzingue au-dessus de mon corps bouillonnant, et m'entraîner dans la spirale ensorceleuse du temps sans borne. Je ressentais le bout de mes atomes se mélanger avec ceux de la terre, du vent et du firmament. J'étais heureux. Tout simplement imbécile et heureux.»
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