Résumé :
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L'angélisme pénal est le versant judiciaire ? et tout aussi délétère ? du « politiquement correct ». Prenant pour alibi une conception dévoyée de l'humanisme, issu d'une compassion molle et veule, l'angélisme pénal est cette posture idéologique qui allie l'irréalisme d'une représentation irénique du délinquant transfiguré en victime malheureuse n'aspirant qu'à la réinsertion, à celui de réponses post-punitives dont l'efficacité demeure problématique.Aujourd'hui cette politique pénale est inconsidérément productrice d'impunité, et par suite d'injustice et d'immoralité publique.Menée en compagnie des grandes figures de l'humanisme libéral classique (Locke, Kant, Humboldt, Constant, Tocqueville et J. S. Mill), soutenue par une documentation récente et fouillée, cette réflexion, loin de tout « populisme pénal » énonce un principe fondamental: plus on veut vivre librement et en sûreté dans une société ouverte au pluralisme des genres de vie, et plus il faut sanctionner toute transgression violente des règles de juste conduite minimales qui la rendent possible.Alain Laurent est philosophe, essayiste et directeur des collections « Bibliothèque classique de la liberté » et « Penseurs de la liberté » aux Belles Lettres.
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